La mer du Nord va-t-elle devenir la "centrale énergétique verte" de l'Europe ?

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Fin avril, le président Emmanuel Macron s’est rendu au sommet de la mer du Nord en Belgique, en compagnie des dirigeants de l’Allemagne, du Danemark, de l’Irlande, du Luxembourg, des Pays-Bas, ainsi que de la Norvège et du Royaume-Uni. Leur objectif commun : décupler le nombre d'éoliennes en mer du Nord pour faire de cette dernière la "centrale énergétique verte" de l'Europe. En clair, le but est d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité européenne pour répondre aux enjeux du changement climatique, et de sortir de la dépendance énergétique liée à la Russie, dont la guerre avec l’Ukraine affecte profondément le continent. Concrètement, la mer du Nord est considérée comme un lieu idéal pour atteindre cet objectif. Sa moitié sud est peu profonde (environ 50 mètres), permettant d'implanter des éoliennes directement dans les fonds marin. De plus, elle est balayée par des vents réguliers, offrant ainsi une meilleure production d'électricité. C'est d'ailleurs en mer du Nord que le premier parc éolien offshore a été construit en 1991. À l'heure actuelle, la capacité de production d'électricité de la mer du Nord est de 30 gigawatts. Les Européens souhaitent la multiplier par 10 d'ici 2050. Actuellement, la France n'est pas très bien classée en termes de production éolienne avec un seul parc offshore en activité au large de Saint-Nazaire, et dont la capacité est d'un demi-gigawatt. La France est donc loin derrière le Royaume-Uni et ses 14 gigawatts d'énergie éolienne en mer, ou encore l'Allemagne. Toutefois, l’Hexagone souhaite atteindre une capacité de 40 gigawatts d'ici 30 ans, et a déjà une quinzaine de projets d'éoliennes en mer fixes ou flottantes en attente d'être mis en service. Pour ce faire, l'Union européenne s'est engagée à accélérer les procédures d'autorisation pour la construction des infrastructures, et Bruxelles souhaite également alléger les réglementations pour les industries vertes. Actuellement, l'équivalent de sept gigawatts sont construits chaque année dans l'Union européenne. Il faudrait en faire trois fois plus avec trois fois plus de personnel pour atteindre les objectifs souhaités, sans compter que les fabricants de composants devront suivre la cadence, ce qui ne sera pas une mince affaire. Ajoutez à cela les éventuelles oppositions des pêcheurs et des défenseurs de l’environnement, et on se rend vite compte que si la volonté est là, la réalisation de tels projets ne sera pas si simple dans les faits. Reste à savoir si le développement de l'éolien en mer restera une priorité pour les gouvernements successifs, jusqu'à 2050. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

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