Parier sur les catastrophes naturelles pour gagner de l’argent ?

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Connaissez-vous Fermat Capital Management. Probablement pas, et pourtant, le nom de ce fond fait référence à Pierre de Fermat, le mathématicien français qui a contribué à jeter les bases de la théorie des probabilités. Basé dans le Connecticut (aux États-Unis), il possède la plus grande collection au monde d'"obligations catastrophes" ou "cat bonds" – des instruments financiers complexes que les assureurs émettent pour couvrir des risques qu'ils ne peuvent pas gérer. À la tête de Fermat, on trouve John Seo, un gestionnaire de fonds spéculatifs de 57 ans, docteur en biophysique à l'université de Harvard. D’après le média Bloomberg, John Seo serait je cite « l'ange-gardien grâce à qui "des millions de personnes, de la Nouvelle-Zélande au Chili, bénéficient d'une protection financière contre les catastrophes naturelles » fin de citation. Ceci dit, il s’agit plus exactement d’un pari. Non pas un pari comme sur une course de chevaux, mais un choix entrepreneurial risqué.Toujours d’après Bloomberg, « lorsque des milliers de propriétaires de Floride et de Louisiane ont souscrit une assurance contre les ouragans, ils ne se doutaient probablement pas que Seo s'apprêtait à réaliser un gros bénéfice si leurs propriétés étaient indemnes au cours des trois années suivant l’épisode climatique extrême » fin de citation. Pour résumer, en achetant ces obligations auprès d’assureurs, John Seo pari sur une catastrophe. Si produit des dégâts, son argent est utilisé pour régler les demandes d'indemnisation. Dans le cas contraire, Seo obtient un bon rendement ».Au siège de Fermat, les décisions d'investissement sont guidées par des modèles informatiques complexes simulant les risques météorologiques. Une méthode bien loin de celle utilisée par Seo et son frère par le passé, quand ils élaboraient des modèles scientifiques dans leur garage. Si Fermat opère depuis plus de 20 ans dans une "niche du marché financier", la société a pris une autre dimension en 2023 lorsque les assureurs, inquiets de l'aggravation des tempêtes, des feux de forêt et des inondations, ont émis un montant record de 16 milliards de dollars d'obligations catastrophes – portant la taille totale du marché à 45 milliards de dollars. Dans le même temps, les acheteurs ont exigé davantage d'intérêts car l'inflation rendait la reconstruction plus coûteuse. Ainsi, investir dans les obligations catastrophes est alors devenu une stratégie spéculative extrêmement rentable en 2023, qui a permis à Fermat de réaliser un rendement de 20 %, en captant un quart du marché.Pendant des décennies, ces instruments représentaient un "dernier recours" réservé à des événements extrêmement rares, tels que les tempêtes de l'ampleur de l'ouragan Katrina. Mais les calamités se chiffrant en milliards de dollars sont "devenues de plus en plus fréquentes. Ainsi, les assureurs facturent désormais plus cher – voire se retirent totalement. Des millions de personnes dans les pays pauvres ne disposent d’aucune sécurité en cas de drame climatique. Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Mais dans ce cas, Fermat Capital Management a tout intérêt à ce que votre maison et vos bien ne soient pas endommagés. Une forme d’hypocrisie vous dites ? Chacun jugera. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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