Le bijou comme un bisou #78 la couronne de Louis le Pieux ressuscitée

Il était une fois la couronne de Louis Le Pieux que le Maître artisan Béranger Poiron a ressuscité dans le secret de son atelier de joaillerie à la demande de Gilles Laville, le président du Musée d’Autrefois, le musée d’Art et de Tradition populaire de Chasseneuil du Poitou.     Et pourquoi Chasseneuil du Poitou ? Et bien parce que Louis Le Pieux y est né, pardi !  Tout d’abord qui est donc ce Louis dans notre architecture du pouvoir royal ou impérial, en tout cas aristocratique, qui en comporte 18 ? Et bien c’est le 1er !     La couronne symbolise par excellence le pouvoir royal et la domination.   Mais pour être claire, il n’existe aujourd’hui aucune trace de la couronne de Charlemagne et encore moins de Louis le Pieux.    Aujourd’hui, les seules couronnes encore présentes dans les collections nationales sont celle de Louis XV, de Napoléon Ier et de l’impératrice Eugénie qui sont exposées au Louvre.  On comprend combien il est difficile de recréer d’une façon historique, la couronne de louis Le Pieux sans véritable description ni représentation. La commande de la réalisation de cette couronne de Louis Le Pieux arrive en novembre 2020 dans la boite mail du Maitre artisan Joaillier Béranger Poiron. Installé à Nantes, le joaillier est connu par ses bijoux d’histoire notamment ses reproductions de bagues de templiers. Recréer la couronne de Louis Le Pieux, d’après le tableau de Jean Joseph Dassy lui apparait comme un délicieux challenge. Pas de plans techniques ! Il fait des épures. Pas de mesures ! Il prend celle de sa propre tête. Et commence par réaliser une maquette en carton.   Puis méthodiquement, patiemment, il résout un à un les problèmes techniques inusités qui se posent malicieusement à chaque étape. La plaque de cuivre à découper excède la longueur de sa scie bocfils : il trouve le moyen de la découper par jet d’eau. Pour la mettre en forme arrondie, aucun de ses triboulets servant habituellement pour les bagues ou les bracelets n’est à dimension : alors il crée une forme spéciale en contreplaqué.      Il cherche des modèles de feuilles d’acanthe et dessine jusqu’au gabarit idéal. Puis les découpent dans le métal et manie l’embouti et le contre embouti pour leur donner le joli mouvement renflé de la base, creusé au centre et saillant de la pointe.      Quand à la pomme de pin, Béranger Poiron avait hâte de la réaliser ! Il avait tellement imaginé les étapes et visualisé cette création ! Il sculpte la cire à la main. Et la fonte, comme un baptême du feu, lui donne l’occasion d’utiliser le four datant de 1900 et provenant d’un atelier d’horloger qu’il venait de chiner. Ensuite c’est au burin qu’il réalise les détails sur le métal.     Pour positionner les perles sur le pourtour de la couronne et de l’arche, il découpe des tiges de métal et les soude, à la volée, une à une, en positionnant la couronne sur un plateau tournant actionné par un embrayage de 2 CV.     Chaque étape aura soulevé des interrogations, et Béranger aura déjoué ces impossibles. Au final la couronne en laiton doré, cerclé de perles et orné de 15 cabochons d’époxy verts et rouges, pèse 700 grammes. Si elle avait été en or le poids aurait atteint 1,4 kg. Elle est démontable grâce à ses rivets. Réalisée en 6 mois elle a nécessité 300 heures de travail. 5 des étudiants de l’atelier ont pu mettre la main à la cette couronne Aude Péguet de l’école Boulle, Ombeline Thomas de l’école Léonard de Vinci, Elona Mathé du Lycée Clément de Pémille, ont vécu les premières étapes. Puis Marion Frouin et Valentine Bourgeois du Lycée Jean Guéhenno ont réalisés les soudures, dérushés et les finitions au « cabron ».     La couronne, trône aujourd’hui sous vitrine au Musée d’Autrefois, le musée d’Art et de Tradition populaire de Chasseneuil du Poitou à côté de la gravure du roi.      musique 0 le sign

Om Podcasten

Parce que chaque semaine qui commence est un nouveau départ, j’avais envie de vous lire une histoire. Alors je vous propose le bijou comme un bisou du dimanche soir.  Je suis Anne Desmarest de Jotemps et chaque soir pendant le 1er confinement, j'ai raconté une histoire de bijou pour faire rêver et décrypter ce monde finalement peu connu au delà du scintillement de façade. Maintenant, le bijou comme un bisou raconte les grandes et petites histoires et l'actualité du bijou  pour célèbrer les joailliers, créateurs, artistes et artisans et les Maisons de joaillerie qui portent le savoir faire français dans le monde.    Musique : Allan Deschamps, 0 le Sign (https://www.youtube.com/channel/UCETH0hxO5jiwBDaIojtH5Pw/featured)