Romain Gary, une voix d'aujourd'hui...
C'est un swingueur de première à qui nous consacrons cet ultime Lundis du Duc de la saison, un être insaisissable, un écrivain-caméléon et un personnage aussi fascinant que son œuvre à l'heure où la célèbre collection de Gallimard, La Pléiade, lui rend enfin les honneurs, près de 40 ans après sa disparition. Il fut aviateur, résistant, diplomate. La Jean Seberg d'A bout de souffle fut son égérie. Il s'est raconté à sa manière dans La Promesse de l'aube avant de dénoncer la ségrégation dans Chien Blanc. Sa gouaille, enfin, ainsi que son humanisme, ont marqué à jamais les lectrices et les lecteurs de Gros-Câlin et La Vie devant soi, deux livres signés sous le fameux nom d'emprunt Émile Ajar avec, dans la foulée, l'une des mystifications littéraires les plus retentissantes du 20e siècle. Sauf que Romain Gary, puisque c'est de lui dont il s'agit, parle aussi à notre 21e siècle. Sa sensibilité écologique et européenne, sa mémoire toujours vivace de ce que fut la Shoah, son humour ravageur face à toutes les postures virilistes... Autant de signes de modernité que nous allons évoquer avec nos invités parmi lesquels figurent deux musiciens de jazz, à commencer par le contrebassiste Renaud Garcia-Fons, qui a justement baptisé il y a deux ans l'un de ses albums La Vie devant soi, une œuvre également adaptée au cinéma avec Simone Signoret dans le rôle de l'inoubliable Madame Rosa... Nous recevons aussi le saxophoniste Samy Thiébault, qui a lui aussi rendu hommage à notre héros de la soirée dans son dernier album avec un titre inspiré de l'un des romans, Les Mangeurs d'étoiles. Egalement avec nous, Maxime Decout, maître de conférences à l'université de Lille et auteur d'un livre-album richement illustré consacré à Romain Gary et qui est offert par Gallimard pour l'achat de trois volumes de La Pléiade.